Les règles de composition
La composition photographique consiste en l’arrangement délibéré des éléments d’une scène. Le but est de choisir et de disposer les éléments harmonieusement de façon à communiquer des idées et des impressions au lecteur. La composition est une part importante en dessin, et l’un des éléments majeurs en photographie. Les facteurs sur lesquels joue la composition sont :
- l’espace sur l’image utilisée pour l’illustration,
- la perspective, la disposition spatiale des objets sur l’image, la profondeur de champ, et tous les procédés qui donnent l’impression de profondeur sur une image bidimensionnelle,
- la ligne ou direction suivie par les yeux lorsqu’on lit l’image,
- le jeu sur les tons clairs ou sombres.
L’artiste décide du point d’attention de son œuvre et compose son travail en fonction. Les yeux du lecteur devraient alors spontanément se diriger vers ces points d’attention. Par ailleurs, l’image peut constituer un tout harmonieux porteur de sens.
Concrètement, une photographie incorporera rarement un seul élément des règles de compositions ; dans l’immense majorité des cas, c’est la mise à profit de plusieurs des règles qui concourent à un effet. Par ailleurs, comme dans tous les arts, une démarche peut se baser sur le jeu avec les limites des règles, voire leur rejet.
Des tests scientifiques ont démontré que tous les individus d’une même culture ont le même cheminement visuel, dans le monde occidental nous lisons de gauche à droite. Lorsque nous découvrons une photo, nous avons une structure perspective commune, donc il va falloir se servir de cette connaissance du cheminement du regard pour attirer les spectateur de sa photo vers le sujet principal, bref le diriger vers le message important.
Un peu de math …. pour la règle d’or
Le placement d’un sujet sur une photo doit obéir à la règle du nombre d’or.
Cette règle d’or a été définie par un architecte romain afin d’établir une division inégale et dissymétrique des espaces qui paraîtrait très agréable et esthétique pour l’œil humain.
La règle dit que le rapport entre la plus petite et la plus grande partie de l’image doit être équivalente au rapport entre la plus grande partie et le tout.
Mathématiquement parlant, 1.618 représente cette proportion idéale.
Concrètement, les formats correspondant à la règle du nombre d’or sont par exemple : 13 x 21 cm, 18 x 30 cm, 24 x 39 cm soit des formats proches des standards de la photographie…
On s’est servi de ce nombre d’or pour établir des lignes imaginaires qui découpent l’image en trois parties horizontales et verticales égales. Ces lignes sont appelées lignes de forces ! Avec de la chance, elles apparaissent directement dans votre viseur et vous aideront à cadrer correctement, sinon il va falloir les imaginer de tête 😉
Les intersections de ces 4 lignes font ressortir les points forts de la photo.
Il s’agit en fait des quatre points où l’œil va être le plus attiré, donc les régions où vous devez placer les éléments les plus importants de votre photo (par exemple les yeux d’une personne).
Attention, à l’inverse, de ne pas placer un détail qui n’a pas d’importance sur un point fort car ce dernier parasiterait le sens de votre photo.
Voici la règle des tiers, qui doit être utilisée lors d’un cadrage.
La proportion idéale en photographie est donc de 1 tiers pour 2 tiers.
En effet, si on cadre son sujet au centre de l’image, la photo risque d’être plate, sans vie car cela provoquera une symétrie trop monotone, pour dynamiser sa photo et renforcer son esthétisme, il faudra donc veiller à placer le sujet au tiers de son viseur, sur un de ses fameuses lignes de forces.
Sens de Lecture
L’œil a en fait un champ de vision net très étroit, il va donc balayer la surface d’une image d’un mouvement continu extrêmement rapide (ce qui donne l’impression de percevoir l’image nette dans sa totalité).
L’œil n’a pas une méthode d’exploration de l’image unique, il est attiré par un certain nombre d’éléments.
Bien sur, comme vu précédemment, il est attiré par les points forts de l’image.
Le regard s’attarde aussi sur les zones compliquées de l’image et se dirigera plus facilement vers la forme la plus grande ou la plus proche, il a aussi tendance à s’orienter vers le centre de l’image.
D’autres caractéristiques de certaines régions d’une photo (la netteté, la régularité, le premier plan, les couleurs chaudes…) peuvent également diriger le regard.
Le balayage de l’œil se fait dans le sens de l’habitude culturelle, il aura donc tendance à aller de gauche à droite et de haut en bas.
On appelle ce balayage, la lecture en Z.
Un dernier élément attire l’œil, il s’agit de l’apparence humaine.
Si vous placez une personne dans un décor, le regard va forcément se porter en premier sur le personnage.
Encore plus précisément, c’est le visage qui attire le plus. De même, dans un visage, c’est le regard qui a le plus d’importance.
Enfin, le balayage horizontal explique pourquoi une photographie avec des dominantes horizontales sera reposante pour l’œil (évoque le calme, la profondeur et permet d’élargir l’image) alors que des dominantes verticales seront fatigantes (évoquent la rigidité et permettent d’allonger l’image) et des dominantes obliques seront plutôt agréables et briseront la monotonie !
En portrait, ne visez pas les yeux en plein centre de l’image
Mais au contraire sur une des lignes de forces
Pour les portraits, une des règles primordiales, est de placer le regard sur un des points chauds. Il est important, lorsque cela est possible, de laisser de l’espace devant le regard, de cette manière, on se laisse guider par ce regard, et on donne du souffle à l’image.
Pour les paysages, il faut éviter tant que possible de centrer 50/50 sauf lorsque lon souhaite créer une symétrie (avec un reflet par exemple). Donc positionnez 1/3 de ciel et 2/3 de sol ou inversement 2/3 de ciel et 1/3 de sol.
Voici un exemple de symétrie avec un cadrage 50/50
Ici 1/3 de sol pour 2/3 de ciel
sur celle ci 2/3 de sol pour 1/3 de ciel